Le temps m’échappe, pourtant, qu’il me semble long.
Prise entre deux
vies.
La vie que j’ai
malgré ton absence, la vie sans ta présence.
Une vie simple et
belle, remplie de TOI mais si vide de Lui parfois.
Une vie pleine d’amis,
de couples, d’enfants.
Une vie riche,
parfois à deux, parfois plus nombreux.
Avec ce point commun
là, celui de n’être que deux, de ne venir qu’à deux.
Dans ces soirées là,
je suis celle sans enfant, sans nombril qui pointe, sans jolie(s) histoire(s).
Je suis celle qui
assiste aux jolis moments, aux récits d’accouchements, inlassablement.
La fille n'est pas une
femme en étant mère.
Alors la fille est une
femme en étant femme.
Je ne sais même plus
depuis combien de temps, mais ces centimètres là, que l’on remarque à chaque
fois, la fille ne les coupe plus.
Comme l’empreinte du
temps qui passe, des cycles qui défilent, de tout ce temps, sans notre enfant.
La futilité pour
diriger les regards ailleurs que sur mon ventre qui ne pousse pas.
Là aux tant d’autres
sont accueillies par des « mais qu’il/elle a grandi ! »
La fille entends « oh tes cheveux sont encore plus longs… »
La fille n’a toujours
pas son petit garçon ou sa fille au regard polisson.
La fille n’a pas non
plus ce ventre rond.
Mais la fille a, oui,
de plus en plus les cheveux longs.